De l’orthopédie au spatial, Baptiste nous sa passion pour l’impression 3D

L’impression 3D continue de révolutionner les secteurs de la fabrication. Pour mieux comprendre les enjeux et évolutions de ce domaine, nous avons échangé avec Baptiste Castelluccio, ingénieur en bureau d’études freelance et formateur chez Fabéon. Il partage avec nous son parcours, sa vision du secteur et ses conseils pour les professionnels et les étudiants.

Peux-tu te présenter brièvement ?

Je suis ingénieur mécanique de formation, diplômé des Mines de Nancy. J’ai rapidement orienté mon parcours vers l’impression 3D à travers différentes expériences, notamment en orthopédie, dans un laboratoire de recherche au Canada, et dans le secteur ferroviaire. J’ai ensuite cofondé une startup spécialisée dans l’édition de logiciels pour l’impression 3D. Aujourd’hui, je travaille comme freelance en bureau d’études et j’ai rejoint Fabéon pour transmettre mes connaissances à travers des formations professionnelles.  

Qu’est-ce qui te passionne le plus dans ce métier ?

Ce qui me plaît avant tout, c’est le potentiel d’innovation immense de l’impression 3D. Cette technologie permet de repenser entièrement la manière dont on conçoit et fabrique des objets. Elle reste accessible tout en s’affranchissant des contraintes classiques de production. Ce qui est aussi fascinant, c’est l’évolution continue du secteur : nouveaux matériaux, nouvelles méthodes, nouvelles machines… L’impression 3D est en constante transformation.

Quelles ont été les grandes évolutions de l’impression 3D ces 5 dernières années ?

Trois grandes tendances me semblent marquantes :

  • La démocratisation de l’impression 3D grand public grâce à des machines plug-and-play performantes et accessibles, comme celles proposées par Bambu Lab ou Creality.
  • L’élargissement des applications industrielles, dans des domaines comme :
  • le spatial, avec des startups comme Latitude qui impriment des moteurs de fusée ;
  • le ferroviaire, avec la SNCF qui utilise l’impression 3D métallique pour réparer ou remplacer des pièces ;
  • la santé, à travers la fabrication d’implants, de prothèses, d’orthèses ou encore de guides chirurgicaux personnalisés.
  • L’arrivée de l’intelligence artificielle dans les processus d’impression : elle améliore le contrôle qualité, permet l’ajustement automatique des paramètres d’impression et ouvre la voie à des géométries optimisées, spécifiquement pensées pour la fabrication additive.

Quelles sont les compétences clés dans le domaine aujourd’hui ?

Il faut bien sûr une base scientifique solide pour comprendre les phénomènes en jeu. Mais selon moi, la qualité essentielle reste la curiosité : savoir se poser des questions, comprendre comment les choses fonctionnent, et surtout ne pas hésiter à croiser les disciplines. C’est en mélangeant mécanique, design, matériaux ou encore informatique qu’on parvient à innover réellement.

Comment fais-tu pour rester à jour dans un domaine en constante évolution ?

Je fais une veille quasi quotidienne, que ce soit sur les nouvelles machines, les logiciels, les matériaux, ou les publications scientifiques. L’impression 3D est un domaine très jeune et dynamique. Intégrer rapidement les nouveautés dans mes formations fait donc partie intégrante de mon travail. C’est un défi stimulant, mais indispensable.

Quels conseils donnerais-tu à une personne qui veut se lancer dans l’impression 3D ?

Commencer par comprendre les bases des différentes technologies d’impression 3D est essentiel, et aujourd’hui, de nombreuses ressources gratuites sont disponibles en ligne. Se lancer dans un projet personnel, comme réparer un objet cassé chez soi, est une excellente manière d’apprendre à modéliser et imprimer.

Mais il ne faut pas oublier que l’impression 3D n’est qu’un maillon d’une chaîne complète : conception, optimisation, fabrication, post-traitement… Il est important d’avoir une vision globale et interdisciplinaire, en s’intéressant aussi à la mécanique, aux matériaux, à l’informatique ou encore à la qualité et à la production.

Quels bénéfices les entreprises peuvent-elles tirer d’une compétence en impression 3D en interne ?

Intégrer cette compétence en interne permet à une entreprise de gagner en réactivité, d’être plus autonome, de réduire les coûts et délais de développement, et de personnaliser plus facilement ses produits.

L’impression 3D apporte agilité et innovation sans pour autant bouleverser les processus existants. Elle s’intègre de manière complémentaire aux méthodes classiques, en offrant des opportunités nouvelles, notamment dans le prototypage rapide, les petites séries ou les pièces sur mesure.

Pour en savoir plus

Que vous soyez étudiant ou entreprise, venez découvrir nos formations et d’autres parcours comme celui de Baptiste.

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